Patouille et denrées alimentaires ( reflexion)

En ce moment, nous passons beaucoup de temps en fin de journée au potager, en ce moment A. vit de grands moments de jeux en imitant ce qu'il observe dans la vie de tous les jours, si bien que ces dernières semaines, il cuisine; Des tartes à la vanille, aux coccinelles et aux pépites de chocolat, des"coques monsieur", des soupes.
Hier au jardin, A. s'en est donné à cœur joie avec un seau, un bâton et tout les végétaux qui lui tombaient sous la main, pour confectionner une "soupe aux courgettes, carottes, oignons et ail", qu'elle est même" très très chaude" et qu'il faut attendre un peu avant de la goûter:

Soupe qu'il faut, d'abord,  bien remuer:

 

Et mettre au four:

 

Four cent pour cent écologique , je vais bientôt le faire breveter

Servir et déguster:

Un temps de jeu d'une grande simplicité, un temps de jeu qui vient étayer un peu mes réflexions du moment.
Les enfants ont-ils besoin de plus? Je veux dire par là, ont-ils besoin que nous parents stimulions leur sens à travers des bacs sensoriels et autres patouilles alimentaires?

Il y a de ça deux semaines, sur un blog américain, je tombe sur des photos d'une table avec un grand bac rempli de grains de maïs, le bac sensoriel proposé consistait à faire du popcorn via une machine installée à coté dudit bac, des kilos de grains de maïs transformés en popcorn, à la fin du "jeu" l'enfant en toute autonomie et après avoir mis un peu le bazar sur la terrasse, aspire toute la masse de maïs soufflé avec un gros aspirateur de jardin, sans que les centaines d'internautes venus liker cela, ne s'offusquent.
Parceque ce qui me choque profondément, ce n'est pas le fait que l'enfant fasse du popcorn, si celui-ci avait été fait en famille dans le projet de regarder un film  par exemple mais bien dans celui que ce soit là pour l'enfant une découverte sensorielle, pensée et préparée par un parent,  nécessitant des kilos de nourriture qui partira à la poubelle, nourriture que beaucoup de gens n'ont malheureusement pas dans ce monde pour manger.
Alors quoi sous prétexte de découvertes, peut on proposer, nous parent, à  nos enfants de gâcher de la nourriture?
Le monde qui nous entoure n'est il pas suffisamment prolixe en terre, caillou, bout de bois, sable pour venir sustenter la curiosité naturelle de nos enfants sans que nous soyons dans l'initiative de renchérir avec des denrées alimentaires?

Ce qui me questionne également dans une autre mesure, c'est de constater que la découverte sensorielle liée a la nourriture se dissocie par le biais des bacs sensoriels et consort, d'un vrai moment de partage, d'apprentissage, de transmission.
Je me souviens des gâteaux au yaourt que je faisais avec ma mère, ou je pouvait mélanger, mesurer les ingrédients et même lécher le saladier! De la succulente crème patissiére au chocolat de mon père
( pour accompagner le gâteau pardi), des gnocchis de ma tante avec leurs sauce aux sanguins ( que nous allions mon frère et moi chercher avec elle en foret ) ... autant de recettes permettant de mettre la main à la pâte pour de vrai avec une véritable satisfaction et but sensé derrière.

Pour moi la découverte sensorielle de nos enfants s'enrichit dans les activités du quotidien, la nature et la nourriture ne devrait pas passer par un bac, le gaspillage alimentaire est terrible sous nos latitudes, ne rendons pas nos enfants complices de cela  mais apprenons leur à être des individus plus conscients ( c'est déjà un sacré défi!) .

Escapade a Fréjus

Samedi , a Fréjus , nous avons assisté au gala de danse , de l’école dans laquelle mon frère est professeur de  Hip-Hop.
Un gala sur le thème de la forêt enchantée mêlant des danseurs de tous les ages pour un spectacle bien rythmé et prenant , loin d’être amateur et qui fut le tout premier en tant que spectateur pour A. .
L'occasion par là même de découvrir Fréjus , ville connut pour ses ruines romaines , sa cathédrale (et son cloitre) ainsi que ses plages. 

Nous avons choisi de prendre le Pass Integral ( 6,60 euros, gratuité pour tous les sites jusqu'a 12 ans) permettant de visiter les cinq sites importants de la ville (  Musées d'Archéologie et d'Histoire Locale , plus le Théâtre, l’amphithéâtre, le Cloitre de la Cathédrale, la Chapelle Notre-Dame de Jérusalem ( dont l'architecture et la décoration ont été conçu par Jean Cocteau) ) et avons commencé notre circuit découverte par le Musée d'Archéologie présentant de nombreuses pièces de l’époque romaine (amphore, ustensiles liés a la maison, vase, urne , fresque, stèle funéraire...) , vestiges de la ville qui fut colonie romaine ( sous le nom de Forum Iulii) , carrefour marchand important sur la Voie Aurelienne ( route principale entre Rome et l'Espagne) et dont la prospérité de l’époque donna lieu a un grand nombre d’aménagements urbains
( aqueduc, complexe thermale, amphithéâtre...) .

Petite digression: je trouve qu'il n'est pas toujours simples d'emmener son ( ou ses) enfants au musée , lieu ou tout comme beaucoup d'autres ( restaurant, concert..) il n'est pas toujours permis aux enfants de bouger et s'exprimer comme ils le souhaitent, cela ne veut pas dire qu'il ne faille pas proposer ce type de sorties aux enfants mais que cela demande un peu d'adaptation et de créativité.
Dans mon idée de rendre un peu le monde qui nous entoure accessible a A. , je trouve les musées et autres lieux culturels très intéressants pour cela et je pense sincèrement qu'en faire profiter les enfants tout jeune est une belle idée, il est vrai qu'a presque deux ans les vestiges romains sembleront un peu abstraits , cependant l'idée n'est pas de donner un cours d'histoire de l'art mais de donner matière a la curiosité naturelle de l'enfant. Ce qui fonctionne bien avec A. c'est de décrire la pièce/œuvre que l'on voit , pièce/œuvre que j'ai apprécier ( ou pas ) mais qui a suscité quelque chose chez moi, car dans l'idée de décrire a son tout petit ce que l'on voit il y a aussi celle de partager un point de vu, une émotion, une histoire, je pense donc que choisir une pièce/œuvre juste "au hasard" enlève un peu de ce sens;
Par exemple, sur la photo qui suit, on observe un bas-relief sculpté d'une tombe, on l'on peut y voir une femme tenant un parchemin ( a gauche) suivi de deux génies ailés et d'un homme tenant lui aussi un parchemin ( caché par la tête de A.) que j'ai pris soin de décrire très simplement ( ce sont les personnages imaginaires des génies ailés qui m'ont interpellé ici) et qui a su captiver l'attention de A. , je le redis pas besoin de donner un cour d'histoire de l'art , l'idée est d'orientée l’énergie et l'observation de l'enfant vers quelque chose qui nous ou lui  parle!

 

 Toujours dans ce soucis d'adaptabilité a l'enfant et surtout a son besoin de faire fonctionner ces sens, j'aime proposer de toucher certaine piece quand cela est possible afin que l'enfant ne soit pas passif  , sur la photo suivante, il etait interdit de marcher sur cette mosaïque mais pas de la toucher et quoi de mieux que de decouvrir de façon tactile comment ce compose cette drole de piece que l'on nomme mosaïque? 

 Visiter un musée c'est aussi prendre le temps , de regarder, de découvrir et d'avoir un peu d'espace pour le faire, c'est pourquoi quand il m'est possible de laisser A. seul devant une œuvre , je le fais bien volontiers pour lui laisser le champ libre a ses propres pérégrinations artistiques , cela peut paraitre un peu étrange a lire , mais cela me semble intéressant pour l'enfant, dans le cas de la fresque aux génies , un peu plus loin , je pouvais entendre A. redire a haute voix ce que je lui avais partagé un peu plus tôt ( les génies , ont des ailes , tout nu ( un détail qui  a eu du succès) , une madame , un monsieur...) , sur une maquette de Fréjus a l’époque Romaine , A. observait des petits bateaux sur la mer , je l'entendais dire: "Le vent souffle sur le bateau et le pousse" réflexion que je ne lui avais pas partagé là mais dont il a fait le lien seul. 

Pour finir cette digression, j'avais aussi envie d’écrire , que quand on visite un musée ou un site culturel et bien il faut accepter que cela ne soit pas toujours le moment pour l'enfant , d'autant plus selon son age,  en fonction de l'heure , de ce que l'on a fait avant ( de la route , un autre musée..) , quand nous avons visité le musée d’archéologie le matin ça n'a pas été possible , A. ne pouvait pas marcher lentement et parler plus doucement , il voulait toucher a tout , n'arrivait pas a se poser devant une œuvre , un comportement normal d'enfant de deux ans et je le précise car cela ne veut pas nécessairement dire que ce type de sorties est a bannir a cet age pour ces raisons ( comme on me l'a déjà fait remarquer)  , nous sommes partis et avons parcourut le centre ville a la place, là A. a pu se dépenser tant qu'il voulait et une fois revenu au musée en début d’après-midi , ça a été un vrai moment de partage(vrai de vrai)  . L'idée encore une fois est de s'adapter, d’être a l’écoute de son enfant et puis retenter plus tard au besoin.

Fin de la digression

Le Musée d’Archéologie visité en deux temps  et après une petite déambulation dans les rues piétonnes du centre ville , la visite du cloitre de la cathédrale ;

 Pour la petite histoire, au sein du groupe épiscopal de la ville médiévale , le cloitre constitué un lieu de passage entre les rues de la cité et la nef de la cathédrale ( ou la population se rendait aux offices) , cette particularité inspira le décor peint  des plafonds ( en bois de mélèze magnifiquement conservé) d'images et de figures humaines/animales a la fois réelle et hybride témoignage d'un imaginaire prolifique ( et dont je n'ai pas de photos potables) .

 Je suis toujours admirative devant la beauté de la pierre taillée qui ici rappel le décor de l'Abbaye du Thoronet (pour ceux et celles qui connaissent  et qui en passant, offre un super support ,pour jouer avec  un chat en peluche sur roulettes) .

Autre visite , nouveau lieu après le cloitre, le Musée d'Histoire Locale et des Traditions , qui nous invite a travers ses collections , a découvrir "différents aspects de la vie sociale, économique et culturelle de Fréjus au 19eme et 20 eme siècles."

Plusieurs reconstitutions de scéne de vie  , exposées dans une demeure bourgeoise de l'epoque et son jardin.  ( qui a eu les suffrages d'A. surtout le bassin aux poissons rouges et les statues d'animaux).

L'occasion encore une fois de partager avec son enfant de façon informelle...

Un petit mot rapide sur le petit Théâtre dont il ne reste que des ruines ( et qui nous a fait faire du chemin a pied pour pas grand chose?)  fin du petit mot rapide

Enfin d'autres lieux sont a visiter a Frejus comme le Musée de la Marine ,  la chapelle Notre-Dame de Jérusalem mais qui auraient demandé pour cela que le temps soit extensible et qui me semblait faire beaucoup trop pour un bambin de deux ans , les deux musées et le cloitre convenaient bien car tous dans le même secteur et  rapide a visiter ( petits musées).

Et puis surtout qu'aurais été une journée dans une ville de bord de mer sans un premier bain de pieds?

*Et vous , que pensez vous des musées et sites culturels avec les enfants?

Seed Balls

 Masanobu Fukuoka pionnier de la permaculture et de l'agriculture naturelle, eu un jour l'idée de saupoudré de l'argile finement pulvérisée , en y ajoutant de temps en temps  une légère buée d'eau , sur des semences , dans le but d'en faire de petites boulettes de un centimetre de diametre. Cette technique d'enrobage de graines devant pallier un probléme de pourrissement et d'ingurgitation par les oiseaux , de certaines semences.

De nos jours, cette technique est surtout utilisé dans la Guérilla Jardinière , utilisant le jardinage comme moyen d'action écologiste.

Ici j'y vois surtout  l'occasion d'une activité au jardin apportant le plaisir de travailler la terre, la recherche et le choix de matière ( graines), l'observation du "produit final" une fois celui-ci mis au jardin, dans une friche, une jardinière...

Pour préparer vos seed balls , il vous faut:

*de l'argile

*de la terre avec un peu de compost/de terreau

*des graines

Première étape, confectionner avec l'argile de petites balles:

Deuxième étape: creuser un puits:

 

Troisième étape: ajouter de la terre dans le puits:

Quatrième étape: choisir des graines et les ajouter au mélange terre/argile: 

 

Cinquième étape : refermer le puits et retravailler le tout, pour reformer une balle .

Enfin , admirer votre œuvre , vous être amusés , les jeter ou déposer dans le jardin. Et puis patience, en attendant de voir le résultat!

 (Un grand merci a Bibi pour avoir eu cette idée et l'avoir mise en place)

Le creux de ma main ( album jeunesse)

Il y a quelques jours , en allant chercher de nouvelles lectures a la mediatheque , je découvre cet album Le creux de ma main , de Laetitia Bourget et Alice Gravier , tout de suite la couverture et le titre me parle et me donne envie de tourner quelques pages.

L'histoire , celle d'une petite fille qui dans le creux de sa main va recueillir ,tour a tour :

Un petit têtard ,  qui deviendra grenouille 

De la farine, pour en faire des gâteaux colorés

Des graines , pour fleurir son jardin

Des propositions tendrement nostalgiques et un brin régressive parcours tout le long de cet album , j’écris nostalgique et régressif car qui n'a pas déjà attrapé un flocon de neige dans ses mains , semer des graines ou encore fait un gâteau étant plus petit ?
Un geste  presque anodin  que de recueillir  graines ,terre , têtard , dans le creux de sa main   et qui se révèle , page de gauche par le biais de l'illustration , comme quelque chose d' extraordinaire ( jardin luxuriant, petit monde en terre glaise, grenouille ...) ,   ce traitement du geste et de sa portée m'a beaucoup plu .

Quand aux illustrations j'aime en règle générale qu'elles suscitent de l’émotion , éveillent mon sens du beau par le choix des couleurs , le coup de crayon , la façon de représenter et partager l'univers du livre et l'histoire qu'il raconte. Dans Le creux de ma main celles -ci sont colorées , pétillantes , jolies et douces et entrent parfaitement dans ce que j'aime retrouver dans un album jeunesse. Beaucoup de petits détails également , qui pour un enfant  très verbal donne l'occasion de nommer et identifier pas mal d'objets , personnages...

Du coté d'A. une histoire qui l'a conquis au vu du nombre de fois ou nous l'avons lus ensembles .
Pour la façon dont je lui lis cet album , je repete la phrase de debut de livre " dans le creux de ma main ,j'ai recueilli..." a chaque pages , simplement parceque je trouvais que la comprehension etait peut etre plus simple pour un bambin de presque deux ans , de plus cela apporte un rythme et une musicalité au texte ( enfin je trouve) .

Dans Le creux de ma main , un joli livre a partir de deux ans , peut être un peu avant et qui rejoindra trés certainement la bibliothéque familliale.