mercredi 29 juillet 2015

L'economie d'energie parentale

Nous revenons de vacances durant lesquelles tout a été fluide , stimulant et ressourçant , lorsque l'on dit que les voyages forment la jeunesse et bien je crois que c'est encore bien plus , a hauteur d'une famille ce sont les liens qui se recréent , s'imbriquent , s'enrichissent... et les réflexions de fond personnelles et collectives qui se délient , se fluidifient... Se déplacer, partir, voyager s'est faire un bond évolutif positif pas seulement pour soi-même mais dans un consensus familial , s'est ressentir sa propre évolution au diapason de celle des autres, enfin c'est ainsi que nous nous l'avons vécu ;)
Tant et si bien que le retour a été chaotique car il est difficile de s'extraire d'une réalité enthousiasmante et reposante pour revenir a celle plus routinière et parfois beaucoup moins inspirante du chez soi, de plus tout ce qui me semblait abscons dans mes réflexions de ces derniers temps , a subitement été mis en lumière par le cadre , la distance et la disponibilité a soi-même qu'a apporté cette parenthèse estivale, en théorie dans mon esprit tout est clair mais la mise en pratique me semble moins évidente tout a coup, l'addition de tout cela a fait que je me suis retrouvée en mode économie d’énergie parentale ou le syndrome EEP .

L’économie d’énergie parentale est le terme que j'utilise parcequ'il me parle bien de ce moment/ période ou en tant que parent soit notre réservoir personnel est vide ou en passe de l’être , soit notre énergie est mobilisée ailleurs ( un soucis au boulot , une résolutions de problèmes qui ne vient pas ...),soit est le fait d' une transmission / résurgence éducative (que j'observe beaucoup dans l’éducation dites classique) et qui ne nous permet plus d’être dans l'accompagnement de notre enfant et nous fait basculer dans un mode gendarme.
Dans les faits , tout ce que vit l'enfant nous irrite d'un coup et la plupart du temps , quand l'enfant semble ne pas nous écouter,ne pas  faire ce que nous aimerions lui voir faire les cris, les menaces, le chantage, les gestes brusques prennent lieux et  place de l’écoute, de la compréhension, de la reformulation , d'une solution gagnant/gagnant, de la créativité ou du jeu dans les relations a l'enfant. L’économie d’énergie parentale est de ne plus sortir de soi pour aller vers l'enfant, ne plus dispenser son énergie a et pour quelque chose d'essentiel , c'est ne plus/pas prendre le temps d’être et d’être en relation , c'est simplement faire l’économie des choses qui permettent d'apporter de la réciprocité, de la ressource, de la richesse dans notre relation a l'enfant.
C'est penser que de crier STOP a un bambin de deux ans nous exempte d'une intervention physique, que la suppression de la draisienne permettra a l'enfant de trois ans de mieux comprendre d'aller moins vite sur la route... les exemples peuvent être nombreux , n'est-ce pas?

Ma relation a A. a été houleuse , vécue dans une sacrée opposition de sa part et une bonne rigidité, contrôle de la mienne... jusqu'a hier :)
La première chose qui nous a permis de sortir de ce pic ténébreux fut son opposition qui hérisserait le poil de bien des gens mais qui est surtout l'indicateur du changement de la qualité relationnelle , il y a donc quelque chose a revoir et  étonnamment pas toujours du coté de l'enfant mais bien souvent du coté du parent.
La seconde a été ma lecture d'un livre intitulé "Pour ou Contre Libres Enfants de Summerhill" et croyez le il y a beaucoup de choses intéressantes tant dans les pour que dans les contre, je me questionne donc sur la liberté de l'enfant justement et j’expérimente parceque je me demande si l'opposition des enfants n'est pas le fruit de ce manque de liberté et si la liberté ne devrait pas plus être au cœur de nos relations a l'enfant, mais j'y reviendrais plus en détails dans un prochain article ;)

La liberté ou le relâchement du contrôle parental est l'antidote au syndrome d’économie parentale, pourquoi? parcequ'un parent qui contrôle/exige trop parcequ'il n'a pas la possibilité de faire autrement , s'expose a ce que son énergie soit sans cesse dispersée face aux oppositions, comportements dits négatifs de son enfant, c'est passé plus de temps a mettre son énergie au service de la forme au détriment de l'investissement a vivre dans le fond et l'essentiel. Retirer la draisienne a l'enfant de trois ans parcequ'il va trop vite c'est alimenter la forme, lui rappeler de s’arrêter au prochain panneaux ou de regarder derrière lui pour savoir ou vous êtes et le laisser gérer seul c'est meilleur pour le fond, ne pensez-vous pas?

Alors pour ne pas a avoir a faire l’économie de mon énergie , j'ai fais l’économie de mes remarques peu importantes, de mes chantages, de mes cris...et je constate que l'apaisement est de retour et l’expérience si bien amorcée toujours en cours :)


"Pour ou Conte Libres Enfant de Summerhill"


4 commentaires:

  1. Je plussoie et je pense que beaucoup de parents se retrouveront dans ton vécu. Chez nous la liberté c'est un élément clef de l'éducation. Ca fait bondir les gens parce qu'on veut bien des adultes libres mais pas des enfants et derrière liberté les gens pensent laxisme ou anarchie mais il n'en est rien. Mai fille est empathique, respectueuse, généreuse et épanouie. Pour moi c'est tout vu.

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  2. Merci pour ce partage, c'est vrai que les enfants sont des éponges émotionnelles et qu'au moindre changement ils peuvent devenir difficile. Ne te culpabilise pas trop, dire stop (sans crier) se n'est pas dramatique, mais ce livre à raison ils faut aussi leur laisser leur part de liberté et leur faire confiance.

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  3. Ce doit être un des seuls livres de la liste faite par Charlotte du blog "L'ecol'ogis" que je n'ai pas encore lu... va falloir que je me le procure! et décidément, il y a un vent de réflexion sur cette notion de liberté dans la blogosphère actuellement!!!

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  4. ça y est, il est sur ma table de nuit!!!! je vais le dévorer!!!

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