vendredi 28 novembre 2014

Oiseaux ephemeres

Avant hier, en fin d’après midi, la pluie a cessée. A. et moi en avons profité pour nous glisser dehors, sur les chemins boueux, à sauter dans les flaques et s'emplirent les poumons d'air frais.
Nous avons longé le parc des chevaux puis celui de la petite basse cours pour faire escale au petit pont, celui qui jouxte l'entrée d'un jardin avec cabanon ( fort répandus par chez nous), dans ce jardin il y a un mûrier qui comme le veut la saison perd peu à peu ses feuilles d'un jaune gorgé de soleil et pétillant.
Quand je l'ai vu, j'ai tout de suite pensé au pot de pâte a modeler d'A. ( oui j'aurais pu aussi penser à autre chose que de la pâte à modeler) d'un bleu profond lui et qui j'en étais sûre ferait une combinaison douce et électrique avec ma récolte champêtre.
De là, une petite proposition : feuilles de mûrier jaunes , pâte à modeler bleue auxquels j'ai ajouté des billes bleues elles aussi selon mon inspiration du moment .
Et j'ai laissé le tout posé l'air de rien sur la table d'A., je ne sais pas comment cela se passe chez vous  ( et je serais intéressée d’échanger sur ce point avec celles et ceux qui le souhaitent) quand vous faites une proposition qui n'a pas de marche de manœuvre pré-établie ( à l'inverse d' un puzzle par exemple dont le fonctionnement s'impose de lui-même), parcequ' ici l'idée est bien de laisser la porte sur ce que l'on veut entrouverte, laissant l'imagination, la créativité, la découverte, l’expérimentation prendre place.
J'observe que pour le moment , A. s'absorbe et investi pleinement la proposition lorsque je m'assoie prés de lui et que je fais aussi de mes mains, autrement l'activité prend moins.
Et c'est ainsi que je me suis amusée (oui disons le c’était bel et bien amusant) à créer des oiseaux éphémères qui ont attiré très vite l'attention de A., qui s'est plongé dans un jeu d'imagination, la corbeille et les billes étant devenues nid et œufs dont les oiseaux parents allaient et venaient pour nourrir leur progéniture (oui puisque après avoir été couvés, les œufs ont fini par "craquer" dixit A.).

Si je partage cela c'est parceque je réfléchis en ce moment à l'attente ou plutôt aux attentes, à notre besoin d'intervenir dans ce que vit l'enfant et de la manière dont on pourrait se dépouiller  pour permettre à l'enfant de faire seul et selon lui-même, pour lui-même, j'observe qu'il est parfois difficile de s'extraire de cela, de laisser le temps, de prendre le temps, d’apprécier les possibles que l'enfant entrevoit, provoque et vit dans une activité (ou dans la vie de tous les jours).

C'est pourquoi, j’apprécie tant les petites propositions éphémères, celles improvisées ou plus abouties qui me permettent de "m'exercer" à lâcher du leste, à redonner de la place à mon enfant (et certainement aussi au mien, intérieur) en me disant: "Maintenant, voyons ce qu'il va se passer, ou cela va nous emmener ", simplement en acceptant d’être le passager de l’émerveillement et de la joie de mon enfant.












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